Les Faits

Les principaux faits nouveaux révélés par Benoît Collombat

1 - Robert Boulin n’était pas seul, juste avant sa mort

C’est une pièce décisive que France Inter apporte au dossier Boulin.

Un témoin, que nous avons pu rencontrer à plusieurs reprises et dont nous avons pu vérifier la crédibilité, affirme qu’il s’est retrouvé face à face avec la voiture personnelle de Robert Boulin (une Peugeot 305)… peu de temps avant la mort du ministre. Seul problème : Robert Boulin n’était pas seul !

Ce témoin, lui-même au volant de sa voiture, se souvient parfaitement de la scène car les deux véhicules avaient eu du mal à se croiser dans la rue. Selon ce témoin oculaire, le ministre occupait la position-passager de sa Peugeot 305. C’est une autre personne qui conduisait son véhicule. Un troisième individu se trouvait à l’arrière.

2 - L’heure de découverte du corps

  • L’ancien Premier ministre Raymond Barre, déclare dans son livre « L’expérience du Pouvoir » (Fayard, 2007) avoir été prévenu vers trois heures du matin « que l’on a retrouvé le corps de Boulin dans un étang de la forêt de Rambouillet » en indiquant qu’on lui précise que le ministre s’est donné la mort en se noyant après avoir avalé des barbituriques. Le Témoignage de Raymond Barre interrogé par Benoît Collombat.
  • Guy Aubert, collaborateur du ministre, débarque vers 18h30-19h00 le 29 octobre 1979 au domicile de Robert Boulin et déclare à Colette Boulin : « Robert est mort ».
  • Jacques Douté, un proche de Robert Boulin alors en compagnie de deux personnes, reçoit un coup de téléphone le 29 octobre 1979, vers 19h à son restaurant de Libourne lui indiquant qu’ « il est mort ».
  • Le chef de cabinet de Robert Boulin, accompagné d’Eric Burgeat, conseiller technique et gendre du Ministre, signalent peu après minuit au ministère de l’Intérieur, puis à Matignon la disparition du ministre. Or d’après le dossier pénal, les premières recherches sont lancées le 30 octobre à 6h25 du matin et le corps n’est retrouvé qu’à 8h40 par une brigade de gendarmerie.
  • Yann Gaillard, directeur de cabinet de Robert Boulin est convoqué à Matignon vers deux heures du matin par Philippe Mestre, directeur de cabinet du Premier Ministre. Celui-ci reçoit, devant Yann Gaillard, un coup de téléphone. Après avoir raccroché Philippe Mestre confie: « On a retrouvé le corps ». Cet épisode se passe plus de 6 heures avant la « découverte » officielle du cadavre par les gendarmes. Ces propos sont corroborés par le témoignage de Christian Bonnet, Ministre de l’intérieur, à l’époque, qui déclare avoir su vers 2H-3H du matin que l’on avait retrouvé le corps de Robert Boulin.